Christine Phung : L’Art de la structure fluide sur Premiere Classe

Pour sa première participation à Premiere Classe, Christine Phung présente une collection de prêt-à-porter qui fusionne la précision architecturale avec le mouvement fluide et l’expression énergétique de la Nature et des éléments. Un équilibre entre structure et éclat, incarné par des couleurs et des motifs porteurs de sens profond. Forte d’un parcours dans des maisons prestigieuses comme Lemaire, Chloé et Vanessa Bruno, Phung a affiné une approche pragmatique et poétique du design.

Lauréate du Grand Prix de la Création de la Ville de Paris (2012) et du Prix de l’ANDAM (2013), elle a figuré au calendrier officiel de la Fashion Week, imposant son style alliant vision artistique et expertise technique à travers une expression spirituelle éclectique mais maîtrisée. Christine Phung nous a guidés à travers la philosophie de chacune de ses créations, l’importance de la couleur et de la diffraction de la lumière dans son travail, et comment Premiere Classe a façonné sa dernière collection.

Un nouveau chapitre : le lancement de Christine Phung sur Premiere Classe


Le retour de Phung à la création indépendante s’épanouit après des années à diriger des projets artistiques pour de grandes maisons. « Après avoir mis ma marque en pause pour collaborer avec Leonard et Princesse Tam Tam, j’ai voulu repartir de façon indépendante avec une nouvelle vision », confie-t-elle. « Cette fois, mon approche est plus pragmatique mais toujours ancrée dans mon amour des couleurs, des motifs et de la fluidité des structures, afin de proposer une collection universelle et non-genrée, qui parle à chacun selon sa propre interprétation de la créativité. »


Au cœur de sa collection domine l’idée des « carapaces souples » — des vêtements qui enveloppent et protègent tout en restant légers et dynamiques. « Je crée pour la liberté et le mouvement », précise-t-elle. « Mes pièces sont conçues pour suivre le corps, permettre à l’énergie de chacun de rayonner à travers mes vêtements... »

Cette structure fluide se retrouve avant tout dans le choix des matières. « J’ai travaillé le cuir upcyclé de Longchamp pour les accessoires, dans une démarche circulaire du luxe », souligne-t-elle. « L’idée est de créer une garde-robe composite, confortable, universelle et intemporelle. »


Cette structure fluide se retrouve avant tout dans le choix des matières. « J’ai travaillé le cuir upcyclé de Longchamp pour les accessoires, dans une démarche circulaire du luxe », souligne-t-elle. « L’idée est de créer une garde-robe composite, confortable, universelle et intemporelle. »


Couleurs, motifs et projection d’énergie


Pour Phung, la couleur dépasse l’esthétique : c’est une véritable source d’énergie. « Les couleurs ont le pouvoir de transformer celui qui les porte comme celui qui les regarde », affirme-t-elle. « Elles projettent une aura, une vitalité et une présence unique. »


Son processus débute par le développement des motifs, chaque vêtement étant envisagé comme une toile unique. « Je commence par des croquis et des motifs souvent inspirés de la géométrie de la nature et de la diffraction de la lumière », poursuit-elle. « Je veux que les pièces soient vivantes, qu’elles scintillent et évoluent au rythme de celui ou celle qui les porte... »


Cette philosophie s’incarne notamment dans sa pièce signature : l’archétype de la chemise. « La chemise est universelle, fluide dans le genre, et infiniment modulable », explique Phung. « C’est une base d’expérimentation, que ce soit par des coupes asymétriques, des superpositions ou des contrastes de couleurs inattendus. »

Accessoires et notion de « flow »


La collection de Phung ne se limite pas aux vêtements — elle parle de mouvement. Ses accessoires sont pensés pour les nomades modernes, ceux qui vivent dans un flux permanent. « Le voyage et le mouvement sont au cœur de ma dynamique créative », explique-t-elle. « Les sacs, par exemple, s’adaptent à différents usages — un sac de week-end, un cabas multi-poches, des porte-passeports élégants qui traduisent cette idée de mobilité fluide. »


Elle imagine sa clientèle comme une « creative class » éclectique — des individus qui allient sens artistique et mode de vie dynamique. « Je m’adresse à ceux qui apprécient la beauté mais exigent aussi la fonctionnalité. Des gens en mouvement, physique ou intellectuel. »


Trouver le bon public sur Premiere Classe


Choisir Premiere Classe comme plateforme de relance était un choix stratégique. « Ce salon est cosmopolite, connecté, et favorise un véritable échange créatif », explique Phung. « Je voulais être dans un environnement où l’art, la mode et le design se rencontrent et se mélangent. »


Elle croit aussi à la force d’une rencontre organique. « Plutôt que de courir après les détaillants, j’ai voulu créer un effet d’attraction — que les bons acheteurs me trouvent naturellement », avoue-t-elle. « Il s’agit d’alignement, d’attirer ceux qui comprennent et résonnent vraiment avec mon travail et ma philosophie créative... »


Cette approche porte déjà ses fruits : trois boutiques ont choisi de distribuer sa ligne. « Le retour des acheteurs m’a permis d’affiner la collection », note-t-elle. « Ils ont été attirés par les pièces les plus audacieuses — les couleurs vibrantes, la fluidité structurée des vêtements... Cette validation me pousse à affiner encore davantage ma vision. »

Paris : un cadre entre tradition et modernité


Pour Christine, présenter à Paris a une résonance particulière et symbolique. « Ici, l’histoire est palpable », confie-t-elle. « Paris offre un décor grandiose, presque cérémonial, qui absorbe et diffuse la modernité et les synergies créatives. »


La ville favorise des connexions larges et riches. « Paris est à la fois intime et vaste. Elle permet une véritable pollinisation des idées, des personnes et des énergies », souligne-t-elle. « C’est un lieu où le passé et le présent coexistent, créant un écosystème vibrant pour la créativité. »


Une année sous le signe de l’expansion


Avec son retour à la création indépendante, Christine Phung se concentre sur le développement de son activité tout en maintenant le savoir-faire et l’intégrité artistique qui caractérisent son travail depuis toujours. « 2025 est une année charnière », affirme-t-elle. « Je développe actuellement une présence B2B plus forte, j’augmente la production tout en veillant à ce que chaque pièce reste soignée, pensée et porteuse de sens. »


Son objectif est clair : construire une garde-robe qui allie mouvement, émotion et durabilité. « Je veux que chaque pièce soit une extension de celui ou celle qui la porte — à la fois fluide et maîtrisée, structurée mais libre », conclut-elle. Avec son lancement sur Premiere Classe, Christine Phung affirme son ambition de redéfinir la mode contemporaine à travers l’art des structures fluides, tant dans le vêtement que dans l’accessoire.



Yann Jobard Setzu

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