Bijorhca : Rencontre avec Khadra Fliss, fondatrice de la solaire marque de bijoux Belle mais pas que

Depuis dix ans, Khadra Fliss arpente les allées du salon Bijorhca. Créatrice de la marque à succès Belle mais pas que, spécialisée dans la perle de Miyuki, elle nous raconte son histoire et dévoile les nouveautés qui marqueront la saison.

Belle mais pas que est née d’une envie : partager un amour du voyage, célébrer l’été et affirmer que les femmes ne se résument pas à une seule facette. Depuis sa création, Khadra Fliss propose des bijoux artisanaux et responsables qui séduisent une clientèle aux quatre coins du monde. Fidèle au salon Bijorhca, elle revient sur les piliers de son succès : l’innovation et le respect de son ADN.

Parlez-nous de Belle mais pas que


La marque, son ADN, est basée sur la perle de Myuki que je réinvente chaque saison, c’est une perle iconique qui révèle plusieurs nuances de couleurs. Une référence de l’été. 


Qu’est-ce qui vous fait revenir sur le salon ?

On vient sur le salon depuis bientôt dix ans, depuis 2016. En fait, quand j'ai présenté pour la première fois la collection, on a tout de suite rencontré notre public donc c'est ici qu'il faut continuer à être. On fait d'autres salons mais Bijorhca pour nous c'est le meilleur.


Comment avez-vous vécu ces trois derniers jours sur Bijorhca ? 

Il se passe pas mal de choses. J'ai senti des clients qui avaient quelques réticences mais globalement, ils étaient contents de retrouver des créateurs, de se nourrir... Les mois qui ont précédé ont été difficiles pour les détaillants mais ils ont très bien terminé l'année, donc ils sont arrivés avec un bon esprit.


Comment est-ce qu'on prépare ce type de salon en tant que marque ?

Je viens avec une nouvelle collection chaque saison car les visiteurs viennent chercher de la nouveauté. Il faut savoir les surprendre, se réinventer. Je retravaille toujours mes collections tout en restant, bien sûr, fidèle à notre ADN.

Avez-vous remarqué quelques tendances ?


Oui, les clients ont choisi des couleurs très tranchées. Ce qui a été bien reçu. Nos nouvelles boucles d'oreilles ont aussi été très bien accueillies.


Quels sont les challenges que vous rencontrez et est-ce que vous percevez des indices qui permettent d’envisager l’avenir du marché avec un peu de positivité ? 


Je travaille dans la bijouterie de mode, où nos clientes recherchent sans cesse de la nouveauté. Mais au-delà du design, le matériau est un critère essentiel. Les boutiques veulent des bijoux faciles à porter, agréables au quotidien, mais surtout durables, capables de s’adapter à tous les modes de vie. Aujourd’hui, l’acier inoxydable est très demandé, mais personnellement, je préfère travailler le laiton, un matériau plus noble qui offre davantage de possibilités créatives. Il me permet d’aller plus loin dans les designs et dans les finitions. L’un des grands défis a été de développer un plaquage à la fois durable et inoxydable. Nous y sommes parvenus, et l’enthousiasme de nos clientes a confirmé que c’était une véritable réussite. Mais d’autres enjeux demeurent, notamment la question du prix. Ce n’est pas forcément une question d’innovation, mais l’accessibilité et le rapport qualité-prix sont des préoccupations majeures. Et c’est précisément ce que nous nous efforçons d’offrir, ce qui explique aussi la fidélité de notre clientèle. L’innovation est une quête permanente, tout comme l’écoute du marché. C’est pour cela que nous apprécions de participer aux salons professionnels : rencontrer nos clientes en direct nous permet de mieux comprendre leurs attentes et de nourrir notre créativité. Mais c’est aussi une opportunité précieuse pour échanger avec nos revendeurs. Leurs retours sont inestimables, car ils sont au contact de centaines, voire de milliers de clientes tout au long de l’année. Ils observent comment les bijoux sont portés, manipulés, intégrés au quotidien. Ces informations sont essentielles pour nous adapter et proposer une offre toujours plus en phase avec les besoins réels du marché.


L'éco-responsabilité fait aussi partie des valeurs de votre marque. Comment est-ce que vous voyez la conversation évoluer dans l’industrie du bijou ?


On est préoccupés, évidemment. Chacun essaye d'apporter sa petite pierre à l'édifice. Moi j'essaie de repenser un peu les collections en réutilisant des pièces qu'on a déjà. On peut se réinventer avec l'existant et c'est un peu ce que j'ai fait aussi cette saison.

Est-ce qu'il y a une actualité sur laquelle vous avez particulièrement envie d'insister ?


La boucle d’oreille est une grande première pour nous, dans le sens où elle incarne pleinement notre ADN. J’avais déjà conçu des boucles auparavant, mais jamais comme celle-ci : une véritable signature, travaillée en perles de Miyuki. C’était un vrai challenge, notamment à cause du matériau que je voulais absolument utiliser, avec un plaquage irréprochable. La perle, elle aussi, demande une approche différente. D’habitude, notre pièce phare, le bracelet, est tissé sur métier, une technique spécifique qui structure notre savoir-faire. Travailler la boucle d’oreille a donc représenté une tout autre complexité en atelier. Au départ, l’équipe était réticente : sortir de sa zone de confort est toujours déstabilisant. Il y avait des doutes : « On n’y arrivera pas », « Ça prendra trop de temps », « Ce sera trop cher ». Autant d’arguments pour freiner le projet. Mais je n’ai rien lâché. Et aujourd’hui, je suis ravie, car l’accueil est au rendez-vous ! Nos clientes sont conquises, et cette nouveauté s’intègre parfaitement à notre univers. Au-delà de ça, mon objectif est d’élever encore la marque, de la faire grandir jusqu’à devenir iconique dans le secteur. Et petit à petit, je vois que nous prenons de plus en plus de place. Avec les retours enthousiastes de nos clientes, je suis plus motivée que jamais à rendre notre marque toujours plus désirable.

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